Aujourd’hui, un collègue s’est déboité l’épaule. J’ai attendu l’hélico avec lui. 425 km au total.
Demain 650 km dont 180 de spéciale. Fech fech et slalom entre les dunes au programme. L’arrivée commence à être désirée. La moto marche toujours super, peu d’entretien.

L’ETAPE JUGE DE PAIX DU RALLYE

Cette 9ème étape du SONANGOL AFRICA ECO RACE® était annoncée comme terrible. Heureusement, le sable s’est avéré plus porteur que prévu et la plupart des concurrents sont sortis de cette longue spéciale de 442 km. Le plus rapide de tous est l’Egyptien « Mido » ABOUYOUSSEF qui, au volant de son Tarek VOLKSWAGEN s’est offert sa première victoire de spéciale en auto alors que Anton SHIBALOV a imposé son KAMAZ chez les camions pendant que Martin FONTYN enfonçait le clou en moto.

Après la terrible boucle Akjoujt – Akjoujt d’hier, René METGE n’en menait pas large en annonçant au briefing que la 9ème étape entre Akjoujt et Tenadi serait encore plus difficile. Du coup, le Directeur Sportif du SONANGOL AFRICA ECO RACE® a donné un maximum d’informations aux concurrents et tout avait été prévu par l’organisation pour accompagner au mieux les rescapés de cette 5ème édition dans cette avant dernière journée mauritanienne. En fait, tout s’est parfaitement déroulé et hormis certains motards qui en ont vraiment bavé, tout le monde devrait être rentré ce soir au magnifique bivouac de Tenadi planté au cœur des dunes.

C’est lors d’étape de ce type que la notion de héros prend tout son sens en parlant des motards engagés dans ces Rallyes Tout Terrain. En effet, Martin FONTYN, le vainqueur de la spéciale sur deux roues, a dû se battre plus de 7 heures avec sa KTM 525 pour franchir la ligne d’arrivée. Et encore, le Belge n’a pas connu le moindre problème et il relègue Guillaume MARTENS et sa KTM 690 à 43’49’’. Autant dire qu’à la veille de l’ultime étape, ce glorieux vétéran a conforté sa place de leader au classement général puisqu’il possède désormais 1:01’54’’ d’avance sur le Hollandais, sorti épuisé de la spéciale et qui commentait sa journée : « Cette spéciale était vraiment terrible. Je suis complètement vidé. J’ai les bras qui me font souffrir et à un certain moment, je ne pouvais même plus accélérer. J’ai perdu beaucoup de temps aujourd’hui mais la course n’est pas terminée et je veux y croire encore. »
Toujours en moto, on retiendra surtout la magnifique performance de Joseph PALACIOS qui place sa KTM 450 sur la 3ème marche du podium du jour, devançant par la même occasion Patrick ARNOULT et sa HONDA, quasiment intouchables dans la catégorie depuis le début de l’épreuve.

A l’arrivée de la spéciale installée à une cinquantaine de kilomètres de Nouakchott, les concurrents autos et camions étaient unanimes sur le fait qu’ils venaient de vivre une étape exceptionnelle, comportant toutes les difficultés des courses africaines. « Une vraie spéciale d’homme » comme le soulignait Yves FROMONT, copiloté par son fils Jean et 2ème de la spéciale au volant de son Tarek VOLKSWAGEN. Une superbe performance pour ce Buggy construit voici une dizaine d’années par VW et qui n’a pas pris une ride. La preuve, Abdelhamid ABOUYOUSSEF, « Mido » pour les amis, s’est octroyé avec son Tarek, une superbe victoire, tout comme l’avait fait Stéphane HENRARD il y a deux ans, à Tenadi, avec cette même voiture sur cette même étape. Parti en avant dernière position, l’Egyptien, par ailleurs organisateur du Rallye des Pharaons, a survolé les difficultés pour finalement s’imposer avec 9’56’’ d’avance sur la famille FROMONT et surtout 13’05’’ sur Jean Louis SCHLESSER qui s’est, à priori, contenté d’assurer sa première place. C’est donc tout sourire que Mido commentait la première victoire de sa carrière devant les caméras de l’équipe de télévision du SONANGOL AFRICA ECO RACE® : « Je suis parti le couteau entre les dents ce matin car je voulais laver l’affront de mon échec dans la 7ème spéciale. Je n’ai commis aucune erreur de pilotage aujourd’hui et mon copilote, Mahmoud NOURELDIN a été absolument parfait. Avant ce rallye, je n’avais jamais roulé sur un Buggy deux roues motrices et j’ai donc dû apprendre à le piloter. A présent je pense avoir compris comment fonctionne ce merveilleux véhicule et j’espère que cette victoire en appellera d’autres. »
Derrière ces trois Buggys, Joost VAN CAUWENBERG est le premier 4×4 à avoir franchi la ligne d’arrivée. Le pilote du TOYOTA Pick Up V8 avouait avoir prit beaucoup de plaisir sur son véhicule qu’il trouve fabuleux. Le Belge termine à 18’32’’ et devance l’équipage révélation de ce Sonangol Africa Eco Race 2013 à savoir Guillaume JORDA et Xavier LORMAND. Les deux amis de Saint Cyprien changent de baquet chaque jour et c’est à Xavier qui pilotait aujourd’hui que revient donc le mérite de cette 6ème place au scratch qui permet au Buggy RMA d’entrer dans le top 10.
Dans la catégorie camion, le KAMAZ piloté aujourd’hui par Anton SHIBALOV s’est encore illustré en signant le 4ème temps du jour alors que Tomas TOMECEK et son TATRA terminent 7ème à une vingtaine de minutes des Russes, juste 2 minutes devant le MAN d’Elisabete JACINTO.
Au classement général provisoire, à deux jours de l’arrivée, Jean Louis SCHLESSER est plus que jamais en route vers sa 5ème victoire en cinq participations. En effet, le Buggy SCHLESSER SONANGOL possède désormais près de 3 heures d’avance sur le KAMAZ d’Anton SHIBALOV et Dmitry SOTNIKOV alors que Tomas TOMECEK est 3ème à près de cinq heures trente. En revanche, le podium auto est loin d’être joué puisque le Russe Anton GRIGOROV et son OSCAR n’ont que deux minutes d’avance sur les FROMONT père et fils et que Joost VAN CAUWENBERG n’est qu’à une vingtaine de minutes.

Demain, la dernière spéciale en Mauritanie sera également l’ultime secteur chronométré de cette 5ème édition du SONANGOL AFRICA ECO RACE®. Même si l’étape comportera 648 km entre Tenadi et Koba, la spéciale sera relativement courte puisque les rescapés du rallye n’auront que 196 km à parcourir. Cela ne signifie pas pour autant que l’épreuve est terminée car c’est souvent le dernier jour que se sont jouées bien des courses.